












Suerte
Recueil de croquis de Gérard Simonin
Editions Ominis
Préface de Gérard Benquet
Depuis qu’elle existe, la tauromachie a toujours inspiré les artistes. Et Gérard Simonin en fait partie.
Le talent de ce peintre a ainsi été remarqué en Espagne, où il fut invité, aux Etats–Unis, en Italie, en Allemagne… mais sans dépasser nos frontières, sa notoriété a été récompensée par la présence de ses œuvres sur la tauromachie lors des ferias de Nîmes, Dax, Mont de Marsan, Valencia….
Alors qu’il peint depuis trente-cinq ans, ce bourguignon, aujourd’hui installé en Bretagne, travaille depuis plus de cinq ans sur l’univers taurin. A cela une raison simple : son travail évolue depuis toujours autour de l’être ou de la solitude de l’être. Il devait donc nécessairement y avoir rencontre un jour entre cet artiste et la tauromachie puisque selon lui « on ne peut pas être plus seul que devant 10 000 personnes et un fauve de 500 kilos. »
C’est à l’âge de 16 ans que Gérard Simonin assista à sa première corrida à Madrid. Pour lui se fut, dit-il, » une impression intense et lourde dans le combat de l’homme et du toro où la vie et la mort se transcendent dans une même foi. » Son jugement n’a guère varié : tout au plus a-t-il mis plus ou moins d’or dans l’habit de lumière du torero et plus ou moins de noir dans la parure du toro.
Dès 1995, son aficion jusque-là restée inexistante dans son travail commence à apparaître. Alors il « attaque » ses toiles comme s’il entrait dans l’arène, se laisse éclabousser par la lumière et nous la restitue dans une peinture aux couleurs franches, avec la même finalité sincère que le maestro. Sa peinture est un hymne à la gestuelle, à la danse du toro, mais surtout un magnifique hommage au toro.
Un itinéraire tauromachique
La plupart de ses œuvres taurines ne sont qu’en quatre ou cinq teintes : or, jaune, noir, vert et ocre jaune. Il a choisi volontairement des couleurs transparentes et épurées afin que ressortent mieux la dimension mystique et le rituel de la corrida
L’association de l’or et du vert, tout en donnant une impression intense de mouvement, met en valeur le caractère sacré de la tauromachie.
Gérard Simonin n’essaie pas de reproduire le réel, mais de traduire avec son pinceau la magie d’une suerte, d’un élan de toro, » d’un corps à cornes » entre l’homme et l’animal. Il tente simplement de faire agir sur nous la beauté et le charme d’un instant fragile et éphémère. La main du peintre est guidée par l’émotion. L’émotion d’un maître devant » le seul art où l’artiste est en danger de mort » comme l’a souvent écrit Ernest Hemingway.
Pour illustrer ce recueil de croquis Gérard Simonin a choisi la technique « encre et plume » pour mieux signifier la fugacité, la fulgurance, le choc émotionnel et esthétique.
Peu à peu, il a glissé vers l’épure, un art difficile pour ne pas dire subtil.
Ainsi, Gérard Simonin, serviteur des toreros, présente une sélection de douze croquis comme un itinéraire à la fois tauromachique et initiatique. Comme une espèce de jeu sur la vérité aussi et comme une quête longue de plusieurs années pour » faire du dessin taurin une œuvre d’art. »